Ce vendredi 19 août, selon les prévisionnistes météo, nous étions en bordure d’évènements nuageux type dépression. Soit le beau temps persistait, soit nous pouvions être concernés par du vent sous orage…
Nous avions projeté une mission scientifique de la plus haute importance vers la plage des ânes.
Mais, alors que nous étions encore au corps mort, en train de préparer la voile, le foc, la dérive et le reste, alors que le vent augmentait de minute en minute (au-delà de 10 nœuds), dans le décor habituel du lac, une anomalie attirait l’attention : au large, flottait une planche à voile avec son mât aplati et personne sur la dite planche… De temps en temps, une tête apparaissait… Puis un bras s’agitait comme s’il demandait de l’aide.
Pierre dut chausser les palmes et s’équiper avec masque et tuba pour nager 300 mètre vers cette « embarcation » à la dérive. Le clapot était important.
Et il était temps…
Pierre ramena sur le rivage…
le bonhomme, la planche et le mât seulement.
On peut dire que sans l’intervention de Pierre, Sud Ouest aurait fait un gros titre régional : « Encore un noyé à Sanguinet ! ».
Il faut préciser que notre rescapé ne fut à aucun moment secouru par les deux ou trois autres véliplanchistes (débutants) qui croisaient dans le secteur. Et les surveillants (appointés) de la plage de Caton avaient évidemment autre chose à faire…
Fin août est la période propice à ce genre d’évènements. Les esprits sont surchauffés et prêts à tenter n’importe quoi avant… la fin des vacances ! En 2012, Pierre, toujours nageant dans ce secteur, sauva de justesse une maman et sa fille qui n’arrivaient plus à remonter sur leur canoë. Là, il fallut l’intervention du Samu une fois les naufragées revenues sur terre.
Mais jamais personne n’est venu remercier Pierre !
C’est à peine croyable…
Un petit détail : en fin d’après-midi, après notre mission scientifique, Pierre est allé récupérer la voile qui gisait par 7 mètres de fond. Si cela ne dérange pas trop son propriétaire, elle se trouve à sa disposition, pliée, à l’accueil des Oréades…
Retour sur la Mission scientifique…
Vu le vent qui s’annonçait, le projet était simple :
En trois ou quatre bords, face à un vent d’Ouest assez costaud, on parviendrait aux abords de la plage des ânes afin d’examiner de près ces mystérieuses « pierres de fer » à peine dissimulées sous le sable.
S’agit-il vraiment de fer, s’agit-il d’éléments naturels ou de résidus de travaux de fonte (bas-fourneaux) de l’époque préhistorique ?
Ou s’agit-il de bouts de ferraille provenant d’anciennes cabanes de chasse ?
Pour en savoir plus, nous avons embarqué trois expertes en datation au carbone 16 (le carbone 14, c’est dépassé).
Tout s’annonçait bien… Certes, le ciel était chargé mais le vent tenait ses promesses. Du bon force 3 au départ. Du force 3 qui tardait à tenir ses promesses…
Comme on avait fortement arisé la grand voile pour ne point effrayer les expertes (expertes en datation mais pas forcément en voile sportive), on se traînait…
dans du force 3 qui faiblissait, qui faiblissait…
Au lieu de passer à force 4, le vent passa à force 2, puis à force 1…
De plus, à l’horizon, se présentait une sorte de dépression qui normalement aurait dû passer sur la Bretagne !
Nous étions dans le calme qui précède la tempête.
Et pour finir, le vent tomba à 0 !
20 minutes à vadrouiller sur place.
Adieu la grande mission scientifique qui devait renouveler la recherche subaquatique de Sanguinet !
Puis, un tout petit vent d’Ouest se manifesta.
Il fallait en profiter pour rejoindre le port d’attache.
Les expertes étaient évidemment un peu déçues…
Ce sera pour la prochaine fois.
On vérifia que le Carbone 16….
… était toujours bien calé dans son beau sac bleu. Que l’on se rassure : le rayonnement radio-actif, que l’on aperçoit sur la photo, n’est pas visible à l’œil nu.