Olivia, 2 ans,
était la seule qui avait parié 10 dollars sur le succès de l’opération
« Autonomes sur Potemkine » !
C’était l’affaire du jour.
Evelyne et Mireille, Nina et Luiz, aidés de Damien et Ethan, allaient-ils être capables de naviguer en autonomie complète sur un multimono ? En se débrouillant de A jusqu’à W (Z, faut pas exagérer) ?
La cote était à 90 contre 1 qu’ils ne réussiraient pas.
Le vent était prévu clément et régulier jusqu’à 18 heures.
Un élément capital pour le succès de l’opération. Le plus ardu consiste à s’y retrouver dans toutes les ficelles, à trouver la bonne tension du guindant de la Grand Voile, installer le safran, la dérive, trouver les bons gilets, larguer l’amarre au bon moment pour ne point se la retrouver coincée dans la dérive, etc.
Pour les vieux routiers de la Companha, c’est fâââcile…
Pour les estivants (avec formation voile à l’appui), cela demande une façon d’agir très méthodique… A la voile, il faut tout anticiper.
Et c’est parti…
Depuis Caminar, on peut suivre les évolutions de Potemkine.
L’équipage de Caminar est loin des soucis de l’autonomie sur un multimono. Francis s’occupe de tout (pour l’instant, on verra après…).
Tout un équipage de trentenaires avec les enfants du cycle 1…
Cela change l’atmosphère sur le bateau.
Les trentenaires sont gais, entreprenants, sans peur et hyper équipés en aïefonecisses.
Aïofonecisse avec bras télescopique, etc.
Autrement mieux équipés que le septuagénaire qui en est resté à son appareil photo de 1,5kg et ses photos RAW à retoucher zone par zone ! C’est comme ça…
Un parcours classique qui nous mène aux Caraïbes, pour pas changer. Vu le nombre d’enfants, la destination s’impose.
Et le GPS refusa de fonctionner sur ce trajet (ou… on oublia de le mettre en route). La trace rouge est donc une reconstitution plausible. Vent de Nord-Ouest de force 3, des angles de virement à 110°, du classique.
Qui arriva derrière Caminar ? Potemkine… L’équipe d’Évelyne s’était donc débrouillée comme si elle avait fait cela depuis 1960…
Et l’on fêta l’évènement lors d’une grande baignade en eau claire. Peut-être la dernière baignade de ces vacances…
En fait, tout le monde se baigna. Les marins à voile adorent se baigner. Les « marins » thermiques n’ont pas le même comportement naturel. Un fois les gaz coupés, ils s’affalent sur le sable…
Olivia n’est pas la dernière à s’amuser dans l’eau.
Après la baignade, il faut escalader la montage des Caraïbes car, là-haut, se trouve une taverne où l’on trouve des chips, des bonbons, du chocolat, du coca cola… et le tout à volonté et gratuit !
Paraît même que les adultes sont servis par des jeune filles vêtues d’un simple collier de coquillages ! Et des amateurs de coquillages, il y en a !
Alors, tout le monde escalada la montagne sans se soucier des aiguilles de pin qui peuvent piquoter les pieds….
Mais, patatras… On était un Vendredi !
Et le vendredi, c’est fermé !
Alors, avec le aïfonecisse, on partit à la recherche des pokemons.
Pas facile à localiser le pokemon…
Le pokemon était planqué dans la couche d’alios, celle qui affleure dans la falaise de sable. Ah ! Cette histoire d’alios qui semble avoir occupé les landais pendant des siècles…
Bientôt, on racontera cela en détails sur oreades-voile.fr.
Pour le retour, les trentenaires vont être mis à l’épreuve !
Chacun son tour.
Deux ou trois virements de bord, face au vent.
Donc, au lieu de rentrer vers les Oréades, on s’avance vers l’inconnu.
C’est un début… Ce ne sera pas suffisant pour se qualifier pour les JO, mais c’est pas mal…
« Oui, mais comment fait-on si on veut s’arrêter ? »
Ah… la voilà la question qui tue…
Alors, démonstration gratuite :
On amorce un virement classique, mais on laisse le foc bordé à contre, on laisse la GV dans l’axe du vent et on pousse la barre à contre, dans la direction de la GV.
Le bateau s’immobilise, quel que soit le vent.
Avec un bateau moteur, moteur coupé, le bateau ne s’arrête pas ! Il dérive au grès du vent, et parfois très rapidement…
Rassurés les Gars ?
On continue les manœuvres… jusqu’au moment où il faudra faire demi-tour et donc passer au vent arrière…
Ce trajet au vent portant est ici représenté en vert.
On hissera même une troisième voile accrochée au « bout dehors ».
Ça fait joli sur les photos mais ce n’est efficace qu’au vent travers.
Et si l’on reste au vent travers, on va se retrouver à Biscarrosse.
On affale le « Yankee » (la troisième voile) et l’on rentre au Grand Largue.
Et loin devant nous, que voyons-nous ?
Potemkine,
qui est déjà arrivé et qui nous attend sagement, au corps mort…
Ils ont gagné !
Olivia avait vu juste !
Elle a remporté la cagnotte ! (qu’elle touchera à sa majorité).
Une grande journée pour la navigation en autonomie !
Bravo à Évelyne, Mireille, Nina, Luiz, Damien et Ethan.