Début juillet connut des journées de très fortes chaleurs. C’est normal, mais tout de même, plusieurs jours d’affilée à 35°, ça interroge. Dans ce cas, on s’attend forcément à l’arrivée d’orages, de coups de vent, etc. Mais il y eut une nouveauté : des nuages aux formes bizarres, des formes inconnues dans les ouvrages de météorologie !
Et le vent sous ces nuages fut assez violent, une vingtaine de minutes suffirent pour envoyer Potemkine et Caminar en bordure des roseaux. Chacun des bateaux était amarré à un ensemble de trois corps morts de 70 kg environ. L’ensemble se désolidarisa (rupture de chaînes ou d’anneau) et un seul petit corps mort assura le ralentissement de la dérive des bateaux…
Conclusion : il fallait repenser la taille des corps morts pour faire face à ces nouveaux coups de vent que nous promet le « changement climatique ».
D’où la reprise en main de la bétonnière, la recherche des pneus plus larges, un système de chaîne plus lourd, etc.
D’où la mise en chantier de nouveaux corps morts de 160 kg dans lesquels sont fixés 6 maillons de chaîne d’encrage dignes du paquebot France !
(3,1,dm X 3,1 dm X 3,14 X 2,5 dm X 2,4 kg/dm3) + 20 kg de chaine = 160 kg (à minima).
Deux de ces engins par bateau, et l’on pourra affronter les orages de nouvelle génération.
Au petit matin, lorsque la plage est déserte, la remorque arriva avec 4 des ces engins. Les deux autres, prévus pour Liku, arriveront plus tard (Liku est en phase de peinture artistique).
Et pour placer ces corps morts à 100 mètres du rivage, il fallut inventer un engin de transport digne de la Compagnie des Phares et Balises !
Ça tombe bien, Sébastien (Liku) avait commencé sa carrière d’ingénieur TPE aux… Phares et Balises, en Bretagne. C’est donc sur ses conseils, que fut construit le nouveau radeau landais de transport de corps morts :
Francis, Jacques et Didier étaient quelque peu sceptiques sur l’efficacité des deux palettes montées sur bidons, équipées chacune d’un tréteau, reliées entre elles par des bouts de bois vissés au dernier moment,…
A la barre du haut, va venir s’accrocher un palan à chaîne. La chaîne de levage sera maintenue dans l’axe du radeau par deux tasseaux espacés de 20 cm, tout cela pour éviter que la charge ne bascule sur un côté et fasse passer l’axe du célèbre centre de gravité en deçà du non moins célèbre polygone de sustentation ! (Ah ! ils sont loin les cours de physique de classe 4ème d’autrefois… Il est vrai que de nos jours ces notions sont étudiées en licence de physique…)
Est-ce que cela fonctionne ?
Il faut d’abord faire rouler les 160 kg sur le sable jusqu’à une profondeur d’eau de 60 cm…
Puis commence l’arrimage du corps mort à la chaîne du palan :
Travail de spécialistes de la plongée sub-aquatique…
Et lentement, le corps mort va décoller du fond, l’ensemble flotte à peu près horizontalement et finalement, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…
… le radeau est poussé par les trois nageurs volontaires jusqu’à l’endroit choisi pour le nouvel ancrage de Caminar !
Et là, commence alors la lente descente du corps mort…
… sur les fonds sableux (mais encombrés d’algues diverses).
Reste plus qu’à refaire la même opération avec le second corps mort qu’il faudra donc ainsi déposer juste à côté du premier.
Puis, il faut replonger au fond du lac (à 2,50 m de profondeur) pour relier les deux grosses chaînes par une chaîne d’ancrage plus petite mais plus longue (8 m).
Le contact des deux systèmes de chaîne est protégé par une gaine rouge (type tuyau de pompier).
Ce n’est pas l’idéal…
La solution « phares et balises » serait plutôt celle-ci :
Grosse manille et émerillon en acier galvanisé.
Cette solution sera mise à l’épreuve pour l’ancrage de Liku.
En attendant,
Potemkine et Caminar ont repris leur place, à 100 m du rivage.
Et on verra bien ce qu’il va se passer au prochain orage !