Ce fut une journée exceptionnelle,
car il y eut ce jour-là une météo comme on en rêve en été…
La journée était annoncée ainsi par Météo France :
Un passage au vent d’Ouest en début d’après-midi (classique) et un affaiblissement de ce même vent en fin d’après-midi (classique).
Les spécialistes météo du lac étaient plus précis dans l’affaiblissement :
Du calme plat vers 16 heures et avec un vent de Sud (ce qui est plutôt rare).
Avec de telles prévisions, la prudence indique qu’il ne faut pas aller trop loin sur le lac car on risque de revenir à l’aviron. Et l’aviron…
Au départ, le vent était effectivement passé à l’Ouest mais avec une singularité rare : régularité absolue autour des 7/8 nœuds.
Or le multimono aime bien ces vents moyens de force 3.
Et ces vents moyens ont la bonne idée de ne point soulever de clapot sur le lac !
Mais ces conditions allaient-elles durer tout l’après-midi ?
Suspens…
Alors, on peut donner aux jeunes marins, des objectifs précis à atteindre. « La mouette sur la bouée jaune » c’est un des amers classiques sur le lac de Sanguinet. Les mouettes en rigolent car l’objectif n’est jamais atteint. Elles savent que les vents changent, que tout bateau dérive quelque peu, etc… Donc, les mouettes peuvent se reposer tranquilles sur les bouées jaunes qu’elles repeignent en gris et en blanc.
Mais, voilà…
Les mouettes ignoraient jusqu’à ce jour la ténacité des basques !
La bouée jaune, c’est la bouée jaune. La direction ne variera pas d’un degré. Si bien que…
Il s’en fallut de peu que le volatile marin de se trouvât embroché comme un vulgaire poulet !
Depuis cet évènement, la mouette s’est vengée. Elle a consciencieusement repeint en blanc et en gris verdâtre la housse de protection de la grand voile de Potemkine.
Avec ce vent régulier, on put garder les voiles dans une position de pré-serré. S’en suit une trace de parcours que l’on peut citer en exemple :
Une progression à 45° du vent, donc des virements de bord à 90° !
Une sortie de la conche de Sanguinet en 4 bords, ça n’arrive pas tous les jours !
Évidemment, te temps en temps, Évelyne s’assure que le bateau est bien dans ses lignes (comme dirait Claude). Avec du vent à 8 nœuds, le bateau file ses 6 nœuds. On fait aussi bien que les catas !
Et sur Caminar, c’est la même grande expérience.
Toute la famille en profitera pour passer à la barre. Ici, le fils,
… et là, le père, quelque peu familier de la navigation à voile mais surpris tout de même par les paysages grandioses du lac de Sanguinet.
Ici, on aperçoit Caminar juste en face de la plage des Caraïbes. On aperçoit également la forêt qui a échappé de peu aux incendies de dimanche.
D’ailleurs, à ce propos, sur Potemkine, pour les essais du canon avant, nous avons diminué la charge explosive.
Si bien que le tir au but du jour passa presque inaperçu dans la presse locale… Mais l’évènement fut suivi de près par les artilleurs de Potemkine :
Tout est affaire de coup d’œil.
Et les beaux yeux, c’est l’affaire de Nina, la Mancelle de l’équipe,
Elle sait très bien que pour les photos, vaut mieux enlever les lunettes de soleil !
Et question coup d’œil, l’exploit du jour viendra de l’équipage de Caminar :
Le jeune homme à la barre n’y voit pas et pourtant il dirige le bateau comme un pro, uniquement en se fiant aux sensations ressenties par le corps ! Une sorte d’exploit !
Faut dire que le multimono se prête bien à ce genre d’exercice, c’est un bateau hyper sensitif, très réactif à la barre et très tolérant avec les débutants.
Caminar et Potemkine feront donc route commune jusque vers le milieu du lac. Certes, on aurait pu traverser… mais le vent allait-il tenir jusqu’en fin d’après-midi ?
La prudence imposait d’amorcer le demi-tour et donc le passage que vent portant.
L’occasion rêvée pour sortir une nouvelle voile d’avant, le genaker, sorte d’hybride entre Génois et spinaker.
Cette voile est efficace au vent travers et au grand largue.
Il faut donc se préparer à des virements de bord par vent arrière.
Et avec cette brise salvatrice, ce sont des conditions idéales pour s’entraîner à cette manœuvre.
La trajectoire retour se superpose parfois à la trajectoire aller (par vent de face).
Un grand moment de navigation estivale.
Il y a des jours, comme ça, où tout va bien…