Ce jour du 15 juillet 2016, le vent était passé au secteur Est,
signe de beau temps ensoleillé.
Le vent d’Est n’est jamais très fort. Ces conditions météo encouragent les toutes dernières générations à faire le pas de la voile…
Donc, nous étions treize à bord, sans problème, venus de Dordogne, de la région parisienne, du Sud Gironde…
Sur le banc babord arrière, une délégation de MatSup (Maternelle Supérieure, bien entendu). Pour l’instant, les jeunes méninges s’interrogent sur cette situation inhabituelle… Quand on est légèrement inquiet, on regarde vers le sol.
Nous sommes donc partis avec un petit vent venant de l’arrière. Nous sommes donc au vent portant. La trace sera repérée en vert. Pour bien comprendre à quelle « allure » nous naviguons, on peut superposer une boussole…
Le bateau suit un cap au 307°. Le vent vient du 56°. (360-307)+56 =109. Le vent nous parvient donc selon un angle de 109° par l’arrière. Cette allure s’appelle le « largue ».
Le vent « pousse » sur les voiles qui lui sont opposées perpendiculairement.
A cette allure au vent portant va succéder une allure au vent de face.
Le cap suivi par le bateau est au 118°, le vent vient toujours du 56°.
L’angle entre vent et direction est donc de 118-56=62°.
Nous sommes donc dans une allure de « prés », sans forcer.
Dans cette allure, le rôle du vent est fondamentalement différent de celui qu’il a dans les allures « portantes ».
La voile agit alors comme une aile d’avion.
Sur l’intérieur de la voile, les filets d’air s’accumulent et créent une surpression tandis que sur le dos de la voile, les filets d’air accélèrent (chemin plus long) et créent donc une dépression.
Cela créée une force (rose) s’exerçant grosso modo perpendiculairement à la voile. Cette force se décompose en une force dite de « propulsion », vers l’avant (en rouge) et une force de « dérive » (en bleu).
Heureusement cette force de dérive sera en grande partie annulée par la « dérive » qui, agissant sur l’eau, créée une force opposée.
Reste la force Propulsive…
On suit toujours du côté des MatSup ?
Force ou pas, ce jour, on ne put atteindre le fond de la baie des Caraïbes
car une autre force s’opposait à nous :
la barrière des bateaux à moteur venant de Biscarrosse !
On jeta l’ancre à l’entrée de la baie.
Visite traditionnelle sur la montagne des Caraïbes…
Panorama remarquable ce jour-là.
Puis, petite visite sur une des criques des Caraïbes…
… le vent des tempêtes hivernales récentes a creusé le terrain et fait apparaître la couche d’alios. Ah ! l’alios… A partir de cette coupe de terrain, on peut expliquer toute l’histoire des Landes ! (Bientôt sur ce même site).
Un dernier coup d’oeil sur une autre petite plage des Caraïbes :
Nous avons là, la nouvelle tendance familiale française : un enfant dans la poussette et… 11 chiens ! Qui dit mieux ?
No comment…
C’est donc l’heure de repartir. La place de la manoeuvre est restreinte. Nous tentons de faire pivoter le bateau sur place, par la seule force du vent…
Et vroum,
Tout le monde dans les roseaux ! Obligés d’affaler la grand-voile.
La mésaventure n’effraie pas la MatSup qui en profite pour herboriser.
On sera obligé de se dégager de ce mauvais pas uniquement avec le foc…
Quelques centaines de mètres plus loin, la grand-voile sera de nouveau hissée. Le camarade Philippe à la barre, nous nous éloignons gaillardement des Caraïbes.
Toujours au largue et avec la grand-voile qui fait de l’ombre sur le bateau.
Un retour à l’inverse des autres « retours » des Caraïbes puisque aujourd’hui, il nous faut affronter du vent de face !
Donc, de la trace verte on passe à une trace rouge (dédiée au vent de face). Une allure de prés que l’on ne peut pas trop serrer vu que le vent reste modeste en force.
Ce qui ravit la MatSup :
MatSup et CM2 en passe d’entrée en 6ème (faut pas oublier).
Un parcours de retour dans la joie.
Et surprise, à l’arrivée, nous sommes toujours 13 !
On n’a donc perdu personne, étrange…
Merci à Alain et Isabelle pour ce merveilleux après-midi et pour ce fameux compte rendu avec photos, commentaires et petit cours de voile très sympa.
Bravo, merci encore et à très bientôt
Jean-Luc