« Il faut se contenter de ce que l’on a… »
ou
« Faut savoir tirer profit des petites choses… »
telle était la réponse de Clémence lorsque l’on s’interrogeait ce jour sur l’opportunité de naviguer vu que le ciel était gris, que le vent était faible, que untel avait mal à la gorge et ne pouvait pas venir, etc.
Donc, il fallut se résoudre à embarquer !
C’est donc Philippe qui prit d’abord la barre. Vieux marin qui naviguait autrefois dans les parages sur les quatvins que l’on pouvait laisser échoués sur une plage, comme ça, tout simplement.
Ce jour, on décida de limiter la prise de parole à la barre à 20 mn chacun. Au top chrono, il faut être en mesure de passer la main !
Pourquoi 20 mn ?
C’est la durée maximale d’apprentissage efficace pour un bon cerveau. Dans le cas de Clémence, c’est un très bon cerveau. Donc, 20 mn d’exercice et 20 mn de classement des données cérébrales puis on recommence.
Francis et Philippe ne sont pas avares de conseils judicieux. Clémence s’habitue donc à la navigation au près, avec des virements de bord assez courts.
Puis, arrivés à proximité des bouées jaunes (à flamme rouge), on va passer à l’allure dite « bon plein », allure royale. Le vent est maintenant à force 3 sans problème. C’est un jeu d’enfant de suivre les bouées puis de rentrer dans la zone… Ce parcours représente tout de même une dizaine de kilomètres, soit 1h 10 de navigation. On pourrait aller sur Maguide mais il nous faudrait une bonne heure de plus… Alors, on fait demi-tour, en virant face au vent puis… on relâche la grand-voile pour se retrouver sur une allure de « vent travers ».
S’amorce donc le retour qui suit à peu de chose près la trajectoire que l’on vient de faire au bon-plein.
Regardons la trace complète du retour (tracé en vert) :
Sur ce long bord au travers (presque largue), le bateau profite de la
moindre risée pour accélérer. On dirait qu’il aime ça.
D’ailleurs, on va en profiter pour mesurer la vitesse du vent… « apparent » :
26 km/h, soit 14 noeuds et des poussières. Le vent réel doit être autour des 10 noeuds, la vitesse du bateau autour des 7 noeuds. On est toujours dans du force 3 maxi. D’ailleurs les vaguelettes commencent à déferler, tout juste. Pas de quoi s’affoler, pas de quoi prendre un ris, bien-sûr.
Arrivés au large des Caraïbes, il faut ouvrir encore plus la grand-voile pour passer au Grand Largue et entrer dans la conche de Sanguinet. Et là, les choses vont se compliquer quelque peu puisqu’il faut envisager des « virements de bord » avec du vent venant de l’arrière (manoeuvre que l’on nomme abusivement « empannage »).
Gros plan sur cette série de manoeuvres :
Sur le multimono, on fait comme sur un croiseur. On ramène la bôme dans l’axe du vent (et du bateau), on fait virer le bateau avec la barre et on relâche au maximum l’écoute de grand-voile (pour éviter un départ au lof). Évidemment, avec du force 3, on pourrait faire comme sur un bateau plus petit, j’attrape la bôme et hop, je la passe de l’autre côté… Mauvaise habitude… Quand il y aura du force 4 ou 5, cette fantaisie mène tout droit à la baille !
Regardez comme Clémence garde bien son bateau sur l’allure grand largue, en évitant le plein vent arrière.
Finalement, ça valait le coup de naviguer aujourd’hui. Le soleil est revenu (chaud) et le vent aussi !
Comment on dit ? « Enjoyez-vous avec ce que vous avez… » ?