Bien avant la saison touristique 2019, le personnel des Oréades avait été prévenu : cette année, un voyage en voilier était obligatoire, notamment pour les plus jeunes. Sinon, une sanction serait appliquée (sans préciser laquelle).
Fin octobre, l’heure de la sanction est arrivée pour certains : ils ont été lâchés dans la forêt avec un vélo, une boussole et une vieille carte. Il fallait se débrouiller comme ils pourraient sachant qu’ils devraient traverser le terrible « Cugn dous loups », le coin des loups.
On vous en dit pas plus…
Certaines photos des corps déchiquetés par les loups pourraient choquer les âmes sensibles…
Pourquoi ce titre : « retour vers le passé » ?
Il y a 40 ou 50 ans de cela, on ne connaissait pas grand chose de l’histoire des Lacs landais. Ce que l’on enseignait à l’école ferait hurler de rire les spécialistes d’aujourd’hui.
Donc, autrefois, localement, on parlait de la conche de Curepipe comme étant la trace laissée par la Gourgue avant que cette rivière ne soit stoppée par l’avancée des dunes littorales. Il existait même une théorie expliquant que le lac de Sanguinet avait été créé par une rivière dénommée le Dropt, lequel Dropt s’était trouvé subitement privé de son accès à la mer lors de « l’effondrement » du Bassin Aquitain, lequel effondrement avait donné son cours à la Garonne, etc, etc…
Bon…
Grâce aux travaux du CRESS de Sanguinet, on y voit un peu plus clair sur la formation du lac et des lacs landais en général. Il reste à mettre tout cela en images animées. Du travail donc…
Les relevés bathymétriques réalisés dans les années 2000 ont situé l’ancienne vallée de la Gourgue légèrement plus au Sud que la Conche de Curepipe. Donc, l’hypothèse de la « Conche » comme vestige de la vallée de l’âge de bronze… en a pris un coup.
Cependant, cette conche mystérieuse a toujours étonné les visiteurs qui s’y intéressaient. Dans les années 70/80, lors du boum de la navigation pétaradante, c’était très chic d’aller passer la nuit dans cette conche. Puis, le préfet des Landes a voulu limiter l’usage des « bateaux habitables » sur la partie landaise du lac. Le préfet de Gironde, compétent sur la partie girondine du lac, a fait évidemment le contraire. Ne venait-on point de construire un grand port à Cazaux ? Fallait bien que ça serve à quelque chose… Mais, à la même époque, les militaires de la BA120 ont voulu privatiser le lac pour des raisons peu évidentes de sécurité… La sécurité, elle a eu bon dos, et ça continue. Si bien que les bateaux des bordelais de Cazaux se sont retrouvés confinés dans une zone de navigation dérisoire, tellement dérisoire que la Commune de La Teste (Cazaux) avait renoncé à prélever un droit de navigation…
Et dans tout ça, la conche de Sanguinet se trouva quelque peu préservée des excès de navigation. Mais elle était très fréquentée par les chasseurs à la tonne (canard), les pêcheurs tout acabit et les « propriétaires » terriens qui ne cessent de clôturer leurs ports privés, leurs plages privées et leurs « maisons », anciennes cabanes de résiniers (comme ils aiment bien raconter… balivernes).
Malgré tous ces évènements, la conche a préservé certaines particularités dans sa flore aquatique, dans ses taillis, ses chemins et… quelques curiosités dans sa faune. Une sorte de petit musée de ce que pouvait être les landes humides au sortir de la guerre de 40.
Retour donc, vers un passé des Landes…
Alors, à vous de découvrir…
A bientôt pour l’ACTE XVI, qui comme Louis, sera peut-être le dernier de cette année (230ème anniversaire de la Révolution Française).
Fin septembre, il était temps de traverser le lac pour explorer la conche de Curepipe, comme on se doit de le faire tous les ans. Cette conche est désormais classée avec un label pas très officiel : « Zone écologique ». Ce label autoproclamé par la mairie de La Teste est surtout à l’origine d’une interdiction à toute navigation. C’est drôle… Toute cette zone est flanquée du label « plage privée », avec pas mal de ports privés, etc… qui sont joignables par gros quaquatres à gros pneus et pare-bufle.
Donc, bien des éléments à étudier de près, petit à petit..
Mais, ce jour-là, le vent ne nous aida pas. On ne put prendre le risque de traverser le lac dans sa partie la plus large, faute de vent adéquat.