Liku bientôt prêt !

A l’aube des années 2000, après sa première affectation aux Phares et Balises de Bretagne, Sébastien fut muté sur l’île de Wallis et plus précisément à Liku, petit village de 590 habitants, situé à proximité de la capitale Mata utu.

Wallis et Futuna…
2 ilots de l’Océan Pacifique que l’on représente bien souvent côte à côte sur une même carte alors qu’ils sont séparés par 250 km. Ces deux ilots firent le bonheur des chansonniers des années 60 lorsqu’en pleine hégémonie gaulliste les comiques radiophoniques parodiaient l’annonce des résultats électoraux de Wallis et Futuna…
Sébastien arbore toujours le logo du service des Travaux Publics de Wallis et Futuna, sur lequel, bien-sûr, figurent la piste toute droite, le casque de chantier et l’équerre du géomètre… mais aussi un étrange instrument qui n’est autre que le Tanua, dans lequel les wallisiens mâles pilonnent les racines de Kava afin de fabriquer la boisson locale, boisson sacrée qui se consomme lors des cérémonies nombreuses (à ne pas confondre avec le kawa du Calvados).
Qui dit île du Pacifique, dit récif de corail l’entourant…

D’après gougole, on verrait là, l’espace maritime compris entre le rivage de Liku et le récif coralien que l’on aperçoit en limite d’horizon, lequel récif serait ici surmonté de deux petits îlots plantés de cocotiers verdoyants…
Après avoir formé sur place des équipes techniques capables d’entretenir les passes maritimes (notamment en construisant des… radeaux pour dépose de corps morts !), Sébastien partit pour Nouméa, dans la même région mais à plus de 3 000 km quand même.
Et Liku fut construit à Nouméa et navigua dans le lagon de Nouméa avant d’être rapatrié en France par conteneur.

Donc, au bout de 10 ans de bons et loyaux service, Liku avait besoin de se franciser, de se délester des traces de coraux agressifs comme dans le puits de dérive :

Sébastien a donc entrepris depuis deux mois un suivi méthodique de toutes les zones de la coque qui avaient pu être rayées et donc attaquées par les bactéries xylophiles.
La moindre trace d’impact fut traitée à fond :

Et les célèbres grands numéros d’immatriculation maritimes furent eux aussi enlevés (conformément à la fronde des voiliers de France refusant de se soumettre au diktat administratif visant à imposer l’affichage des immatriculations).

Après avoir refait les intérieurs de coffre (cf comptes rendus antérieurs), il s’attaqua au tableau arrière, retour au bois, et traitement complet pour arriver à ceci :

Ah ! ah !… cela  va avoir du succès sur le lac !
Et après avoir repeint le pont, les bordés et les plats bords… il fallut coucher Liku sur le flanc afin de sortir la dérive, retraiter le puits de dérive et surtout retraiter toutes les parties immergées.
Commencèrent alors les grandes manœuvres dites de retournement que l’on fait d’habitude avec les portiques spécifiques et deux palans, un à l’arrière soulevant le bateau par l’intermédiaire d’un tube costaud reprenant l’axe longitudinal du bateau et un palan à l’avant.
Mais,
cette fois, on voulait tester une nouvelle technique (mentionnée par Claude) qui prétendait se passer du tube d’axe central arrière…
Les 3 minutes de la vidéo suivante vous résument les 3 heures de manœuvres réelles :
(Soyez patient pour le téléchargement)

Et donc, Liku se retrouva effectivement sur le flanc babord grâce au bon vieux tube qui avait précédemment servi à Potemkine et Caminar…

Et dans cette position, tout travail sur le fond du bateau s’avère plus facile…

Se posait alors la question du revêtement à passer sur les fonds une fois l’ancienne couche poncée : peinture ou antifouling, ou antifouling sur peinture ?
Après recherche technique il est apparu que seul l’antifouling, outre sa capacité à décourager les algues, était le seul revêtement totalement étanche et donc il s’avérait que ce « maudit » antifouling pas très écolo serait le meilleur rempart contre tout risque d’osmose !
Sébastien a donc poncé, lavé, passé une couche d’accroche de couleur grise puis deux couches d’antifouling blanc.
Et, effectivement cela a de l’allure.
Et l’on remarquera la bande bleue qui souligne la ligne de bouchain.

Dérive et safran ont eux aussi subi le même traitement, après une couche de mastic 8020 partout ou c’était nécessaire. Pour la dérive, Sébastien a gardé la couleur d’antifouling rouge. La tradition.

Re-peinture complète (3 couches) des deux flotteurs. Sur la surface bleue viendront se coller les lettre LIKU, en bleu ciel…
Ça va faire un malheur…

De nouveau sur les bers roulants… Liku sera mis à l’eau très prochainement. Reste à régler la question (financière) de son moteur d’appoint. On pencherait pour un moteur Torqeedo électrique, assez puissant et facile à transporter.
La suite, bientôt…




 

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