L’été indien était donc installé depuis quelques jours.
Et ce 11 octobre, un petit vent de force 3 nous invitait à naviguer.
Laurent, qui devient le spécialiste Liku, était de la partie.
Sur Caminar, avaient embarqué Francis et Irène.
Et sur Potemkine, Jean Michel avait emmené ses voisins d’Oréades, c’est-à-dire Franck et Jade, des nouveaux et Brigitte, une habituée des sorties d’automne.
Caminar partit en trombe, comme à l’accoutumée…
Et l’on remarquera que le Yankee est en place !
Liku n’est pas en reste. Il aborde en tête le bout de la presqu’île.
Après un départ toujours laborieux, Potemkine rejoignait les deux autres concurrents. Comment allaient s’appliquer les règles de priorité lors des bords de prés nécessaires pour faire face au vent d’Ouest qui d’ailleurs commençait à friser les 9/10 nœuds ?
D’abord, il faut observer les navires qui pourraient arriver du côté sous le vent, là vue est cachée par la grand-voile. C’est ce que fait Jade, présentement, tandis que Brigitte surveille la zone avant.
C’est que, avec 3 multimonos qui naviguent dans la même zone, à la même allure, les risques de « rencontre » sont réels.
On voit bien les endroits où les 3 itinéraires se recoupent.
Bien-sûr, s’applique la fameuse règle de priorité qui favorise le bateau qui reçoit le vent par son côté tribord. On dit alors que le bateau est « tribord amure ». « Tribord amure, roi du lac » dit le proverbe… A prendre avec précaution, car le bateau qui doit céder la priorité (et donc passer à l’arrière de l’autre) peut ne pas avoir vu le premier bateau et ainsi de suite…
Ici, l’on voit que Caminar est tribord-amure. Potemkine passe alors sur l’arrière de Caminar.
Dans ce cas aussi, Liku est tribord-amure. Il ne dévie pas sa route et passe à quelques centimètres de Potemkine…
Et ici, on voit bien que Liku (tribord-amure) fait route vers Caminar (Babord-amure). Caminar doit montrer qu’il a l’intention de laisser la priorité à Liku en esquissant un changement de direction…
Mais il arrive que des fois,…
… Le navire babord-amure tente le passage en force…
Et… ça passe ou ça cogne…
… Cette fois, c’est passé !
Évidemment, c’est un jeu pour grandes personnes averties.
Et, à la sortie de la conche, Potemkine a mis tout le monde d’accord…
… Caminar et Liku sont au coude à coude mais assez loin de Potemkine qui a magistralement pris la tête de l’expédition.
Et comment cela se fesse ?
C’est que, avec ce vent de force 3 et 4, Potemkine avait des arguments que Caminar et Liku n’avaient pas !
Potemkine avait des passagers qui pouvaient monter au rappel. Ainsi le bateau se redresse un peu plus et il navigue mieux dans ses formes. Il est plus lourd mais… plus rapide !
Si bien qu’au bout de 45 mn…
… Potemkine a plus d’un kilomètre d’avance.
Et c’est à ce moment que tout faillit se compliquer !
En effet,
Alors que nous naviguions en droite ligne vers la conche de Curepipe, surgit un zodiac bizarre avec trois hommes habillés de noir.
Sur les boudins du gros zodiac, était écrit : gendarmerie de l’air.
Bigre !
C’était un jour de semaine et l’on traversait le fameux « périmètre de sécurité »…
Périmètre de sécurité… Faudrait expliquer son histoire, sa raison d’être, passée et présente, ses justifications discutables, etc.
Comme ce n’était pas le moment de se lancer dans de la contestation, il fallut faire amende honorable.
Faut dire aussi que pendant les discussions entre zodiac et voilier, deux bateaux moteurs partis de Sanguinet, rejoignaient Cazaux, à toute vitesse et en traversant la zone totalement interdite (secret défense). Mais cela paraît normal pour la gendarmerie de l’air.
Bizarre…
On arriva donc sur les hauts fonds de Peyroutas, jutse à l’entrée de la conche de Curepipe…
Puis Caminar…
… et Liku s’échouèrent à leur tour sur ces hauts fonds.
Évidemment, les marins de Potemkine, arrivés depuis un bon moment, accueillirent chaleureusement les équipages de Caminar et Liku, Francis, Irène et Laurent.
Puis, visite rapide sur l’entrée de la conche de Curepipe…
On peut rentrer à la voile dans cette petite conche qui désormais est interdite aux bateaux moteurs.
Sur cette vue rapprochée, on distingue la conche et le petit lac du Gourcq dont une partie est devenue marais.
Autre curiosité de cette zone :
De superbes cabanes recouvertes par une végétation luxuriante. Cabanes construites par les amis des canards. Bien-sûr, ils se contentent d’observer pacifiquement les migrations des gallinacés en migration…
Et pour le retour, on va donc contourner cette zone militaire bombardée quotidiennement par les aéroplanes.
A bord de Liku,
… Laurent réussit à garder le voilier à plat, vu que l’on navigue au vent arrière.
D’ailleurs, il va même hisser le yankee :
Ce qui le contraint à garder une allure de Grand Largue alors que Caminar et Potemkine…
… ont choisi la voie la plus directe, au ras de la côte.
Une bien belle journée de l’été indien.
Il y en aura d’autres !