Ces quinze premiers jours d’août 2017 ont réservé quelques surprises climatiques.
Il y eut en effet des jours un peu gris, des ciels mitigés et…
des vents ordinaires de force 3, ces vents qui permettent à tout volontaire de s’essayer à la barre afin de comprendre comment avance un voilier.
Une des premières consignes consiste à suivre un « cap ». Il s’agit d’une consigne qu’il faut appliquer avec pas mal de largesse. Le plus important étant de garder ses voiles bien galbées afin de créer un écoulement dynamique de l’air autour des voiles, écoulement qui génère les forces qui entraînent le bateau vers l’avant. Le « gouvernail » ne servant qu’à maintenir les voiles entre le « trop de vent » et le « pas assez de vent ». Cette maîtrise s’obtient avec beaucoup de temps et de patience.
On peut commencer jeune et à n’importe quel âge, que l’on soit fille ou garçon. Et les filles sont souvent plus efficaces que les garçons. Une affaire de sensibilité, de délicatesse… On tient la barre du bout des doigts…
Chez les garçons, on empoigne la barre à deux mains, et on va voir qui est le chef dans cette affaire !
Parmi les garçons, on rencontre parfois la tendance escaladante. Toujours prêt à grimper en haut du mât !
Il y a aussi la tendance Manon. Tout en discrétion et surtout ne dites pas que vous m’avez vue à la barre.
Et un peu d’équilibre sur les ailes de Potemkine, cela donnera peut-être un peu plus de vitesse.
Tiens, un curieux bateau nous tient compagnie. Un Tofinou 8, luxueux voilier acajou laqué etc, réplique améliorée des voiliers des années 30, avec des qualités et des manques…
Avec un coût en rapport avec l’épaisseur des vernis.
Il y a aussi le Tofinou du débutant, le cata. Ici, une concentration de catas. Ils sont quelque peu emmêlés.
Et les éternels motorisés qui, présentement, se font arrêter par la gendarmerie nationale elle-même embarquée sur le bateau de la police municipale. Question vitesse et non respect de la réglementation « bande de rive », on peut verbaliser à tour de bras. De quoi renflouer tout budget communal !
Mais, évidemment, il faut être muni d’un stylo en état de marche.
Donc, chaque fois que le temps le permit, les voiliers de la Companha ont assuré des allers et retours vers les Caraïbes.
Si l’on maîtrise bien son voilier, on peut tenir des angles de 45° par rapport au vent de Nord-Ouest. En 5 virements de bords, on accède aux plages d’eau transparente :
Une large vue sur le lac, depuis la montagne des Caraïbes :
Les voyageurs de ce mois d’août ont bien apprécié cette balade mythique.
Et lors des retours, par vent arrière,…
… lorsqu’on a l’impression qu’il n’y a plus de vent, alors,…
… chacun s’exerce à la manœuvre. Il faut garder les voiles bien gonflées, du bon côté.
Évidemment, un expert de la navigation se trouve là, prêt à intervenir si, par hasard, un empannage se présentait sournoisement.
Donc, la première quinzaine d’août est propice aux vocations.
Les plus motivés viennent s’entraîner le matin, lorsque le vent est plus léger et la circulation moindre…
Ce fut le cas de Simon, qui, après son stage aux Glénans, revint aux fondamentaux de la manœuvre face au vent et vent arrière.
Et le matin, le vent est souvent à l’Est, de force 3. Donc, s’enchaînent d’emblée des virements par vent arrière ! Des virements lof pour lof comme on disait autrefois. Une manœuvre qu’il faut savoir bien décomposer sur un bateau comme le multimono avec sa longue bôme en alu.
Un retour au vent de face. On voit que les stages aux Glénans sont efficaces. Simon a su garder des angles de 45° face au vent. Bravo !
Voilà Potemkine photographié depuis Caminar. Et sur Potemkine, on aperçoit un photographe en train de photographier Caminar !
Hélas, on ne verra pas cette photo… l’appareil n’avait pas de carte mémoire. Une erreur de débutant…
Il y a du monde sur Caminar. Pierre est à la manœuvre
C’est une journée particulière. Vent d’Est toute la journée !
Aller aux Caraïbes par vent portant, cela rappelle la navigation du temps de Christophe Colomb.
Des Christophe Colomb, on en trouva pas mal au cours de ces voyages. Des gens sérieux et attentifs. Faut les féliciter. On a l’impression que les candidats pour la navigation à voile sont de plus en plus attentifs à la navigation écologique. Ils veulent comprendre…
C’est un signe encourageant pour la Companha.
Les derniers jours de cette première quinzaine d’août ont connu des conditions météo favorables à ce genre de navigation détendue.
Où l’on vit Caminar doubler Potemkine !
Par vent de Sud-Est, le retour se pratique au prés bon plein avec une petite incursion dans les eaux gardées par des bouées jaunes.
Et, chaque jour amène son lot de surprises.
Ce jour-là, ce fut la rencontre avec un bateau de…
… migrants !