Il faut savoir interpréter les prévisions météo délivrées par les informaticiens-météorologistes-amateurs. Ainsi, ce 1er septembre 2016, le bon vent de force 3 était prévu pour 18 heures.
Et cependant, à 15h 30, nous en étions déjà à force 4, soit du 12 nœuds en moyenne…
Du bon vent de Ouest-Nord-Ouest qui soulève rapidement un clapot non négligeable. Appelons cela des vagues…
Plus de volontaires promeneurs parmi les touristes présents aux Oréades. C’est la période dite « couche-culotte ».
Ce 1er septembre, l’Éducation Nationale ouvre largement ses portes à tous les navigateurs âgés de 3 à 16 ans. Il s’en suit un calme impressionnant sur les plages et dans les allées… Bientôt, les chiens vont reprendre leur place, celle de la clé de voute de la société actuelle… Sanguinet n’échappe pas aux tendances sociétales de fond qui poussent chaque « dominé » à devenir un « dominant », un dominant de quadrupède aboyant mais… dominant quand même.
Sauf quand on est sur l’eau !
Sur l’eau, on est obligé de redevenir humanoïde et donc de composer avec les forces de l’air, les forces de l’eau et les capacités du navire…
Aujourd’hui, on renoue avec les grandes traversées…
Plus question de s’arrêter aux Caraïbes.
Il faudra moins d’une heure pour parvenir au pied des « Hautes Rives », donc sur le territoire de Biscarrosse. Une allure constante autour des 7 nœuds, avec « gestion » des surventes. Comme on a gardé toute la toile, il faut choquer l’écoute de grand Voile ; lofer dans les surventes ne suffit pas toujours. Nous naviguons probablement selon un angle de 60° par rapport au vent avec une bôme au-delà de la position « bon plein ». Comme on n’a pas d’objectif précis à atteindre, on privilégie la vitesse et le confort à bord. Nous n’avons même pas 90 kg de viande à mettre au rappel…
Pierre gère donc le multimono un peu à la manière de son 420.
Sauf que l’on se mouille moins.
A 50 mètres de la côte, demi-tour face au vent et passage au vent travers, vent portant..
Le trace retour sera parallèle au tracé aller.
La position des voiles sera presque identique, mais seulement presque…
La Grand-Voile « déverse » nettement dans sa partie haute. C’est difficile à représenter par un schéma en 2 dimensions.
Une allure de vent-travers ou de petit largue. Allure rapide, peu gitante mais qui demande tout autant de doigté pour garder un cap. Le multimono, comme tout bon bateau, voudrait bien revenir un peu plus face au vent. Donc les mouvements de barre consistant à abattre sont assez nombreux. Ces pressions exercées sur le safran ont tendance à le faire remonter. Peu à peu, le safran quitte sa position des 7°. Il faut vraiment que l’on affine le système de blocage du safran… C’est une affaire qui va se jouer au dixième de newton !
Et voilà que le sommet de la voile fait voler en éclat son système de fixation à la vergue…
Et ce petit désagrément survient au moment où…
… l’on se dirige droit sur Caminar !
Croisement qui se fera bord à bord…
et…
… Après un virement face au vent, Caminar décide de remonter le vieux Potemkine !
C’était sans compter sur l’expérience du vieux routier du 420 !
Vint même un moment où…
… Caminar s’était transformé en vaisseau fantôme !
Une arrivée bord à bord, comme le public les aime.
Du moins, le public qui est encore libre de regarder au loin,
quant aux autres, ils sont trop occupés à jeter le bâton dans les eaux…
« Va chéché, va chéché !!! »