Dans le petit monde de la voile, cohabitent deux groupes distincts,
– les jeunes à qui l’on fait croire qu’après quelques séquences sur optimist ou catamaran ils seront devenus des champions
et
– les anciens qui, une fois la retraite acquise, se souviennent que, dans les années 70,… ils avaient fait de la voile… et que ma foi, ils pourraient peut-être s’y remettre.
Et quand ces deux générations de marins se retrouvent sur la même embarcation, ils ne ratent aucune occasion de se charrier…
C’est donc avec un vent de force 3 et sous un ciel légèrement voilé que l’on partit vers le large…
Francis se chargea de la sortie de la conche avec le minimum de bords possible tout en restant au près pas forcément serré…
Puis, arrivé aux confins de la « zone », les générations nouvelles prirent la barre. Il faut retrouver certaines sensations et cela n’est pas évident de barrer un vrai bateau.
On aurait pu s’arrêter aux Caraïbes, mais le plus jeune connaissait déjà les lieux :
Pourquoi pas tenter la traversée complète ?
Oui, mais, le vent faiblit quelque peu et se lancer dans les 10 km de traversée, c’est prendre le risque de se confronter aux avirons pour le retour !
Alors, on se laisse porter par le vent d’Ouest et l’on se retrouve finalement très proche de… la plage des ânes !
Mais à 50 mètres près de l’endroit habituel d’échouage, le fond du lac est beaucoup plus piégeux ! Sous une pellicule de sable couleur rouille, se cachent des « pierres de fer », des bouts de tiges de roseaux faucardés par les chasseurs, des coquilles de mollusques décédés très jeunes….
Bref, de quoi surprendre la voute des pieds de ceux qui se jettent par dessus bord !
Ça peut faire mal.
Et l’on n’a pas à bord tout le matériel médical nécessaire pour tenter l’amputation.
Reste donc le chemin du retour qui s’avèrent très intéressant, au vent portant.
Et c’est à cette occasion que le papi de service va montrer de quoi il est capable à la barre !
Des bords de grand largue tirés au cordeau !
Et on peut les regarder de près ces bords…
Cap suivi : 62°.
Direction du vent réel : 242 °
Si le virement par vent arrière est réalisé correctement, nous devrions nous retrouver avec un cap proche des 118°…
Vérification :
Nous sommes effectivement au cap 118 °.
Prenez en de la graine…
Et il en sera ainsi jusqu’à l’arrivée pile poil au corps mort.
Évidemment, facile, dirons les jeunes, le vent n’était pas très fort.
Ouais, c’est vrai, mais ce sont des débuts prometteurs.
Cet après-midi,
survint un évènement que l’on ne voit
que tous les 50 ans !
Sur le lac, sont présents des milliers de bateaux moteur.
Et curieusement, ce sont toujours les hommes qui tiennent le volant !
De là à dire qu’il s’agit d’une activité réservée aux mâles..
Et puis, ce jour, surgit un bateau filant ces 30 km/h dans la zone où la vitesse est limitée à 5 km/h. Détail…
« C’est une femme au volant ! »
Non , Pas possible !
Gros coup de zoom sur la photo :
Effectivement, Madame est au volant et Monsieur est « espatarré » sur la plage avant, habituellement réservée à icelle.
La courbe s’inverse enfin.
Nous avons maintenant 99,99% des bateaux moteurs pilotés par des hommes (contre 100% jusqu’à ce jour).
Super sympa la sortie du matin. A petite dose sont mignons les nenfants …
C’est vrai, sont bien élevés, patients, attentifs, intelligents, coopératifs,… bien loin de l’image du troublion bébête glorifié par les zéros socios.