Christopher avait donc ce jour-là sélectionné la fine fleur des jeunes mathématiciens des Oréades, ceux (et celle) qui ont entendu parler des « angles » et des « degrés » avant leur entrée au collège. Autant dire ceux (et celle) qui, au cours de leurs scolarité élémentaire, sont « tombés » sur un vieux maître continuant contre vents et marées à faire manipuler le « rapporteur » (engin maudit par les nouvelles générations d’enseignantes issues à 98% des filières dites littéraires).
« Alors, tu vois le vent vient de là… mais on ne peut pas aller directement contre le vent… au mieux on ne peut progresser qu’à 45 degrés du vent… etc «
C’est là que les choses se compliquent un peu, mais c’est surmontable.
Ça marche !
Maintenant, il faut jouer au plus malin pour y rester à 45° du vent !
Un peu de science et de l’expérimentation… et on a l’impression d’être moins bête qu’avant !
Les copains observent, tantôt admiratifs, tantôt un peu inquiets…
« Vais-je réussir ? »
Et voilà que les choses se compliquent ! On ne peut effectivement aller tout droit, éternellement dans la même direction !
Sinon, on rentre dans le bistrot de la plage…
On parle donc de « virement »… Et il faut utiliser une littérature d’une autre époque avant d’agir : « Parés à virer ? » Et les copains doivent répondre : « Parés ! ». Enfin, s’ils sont prêts à la manœuvre.
Et voilà que maintenant, il faut même faire du calcul mental !
Chacun fera ainsi plusieurs virements de bord, donc fera virer le navire selon un angle de 90°.
Ça, évidemment, c’est de la théorie…
Car si l’on regarde la trajectoire réelle du bateau…
… c’est beaucoup moins géométrique !
Mais on a bien progressé face au vent, un vent léger donc pas toujours facile à détecter.
Et si l’on regarde de plus prés, on verra que certains virements n’étaient pas très loin des 90° théoriques :
Mais voilà, il faut rentrer au port et donc passer au vent arrière.
Il s’agit d’une autre navigation :
Faible au départ, le vent passe à 0…
Il faut sortir les avirons !
C’est le travail de Christopher.
Après tout, c’est bien lui qui nous a amenés là…
Qu’il rame…