Le voilier est un engin convivial.
« Convivial » fut l’adjectif favori de la sociologie de bistrot.
Sur un voilier, on peut s’entendre et donc se parler.
Et il arrive même que l’on écoute les autres !
Par exemple, ici aux Caraïbes, nous assistons à une discussion ayant pour thème les « retraites ». Trois points de vue vont s’échanger, le point de vue du retraité, le point de vue du « bientôt retraité » et le point de vue de celui qui se sent complètement étranger à l’affaire…
Et dans un coin,
il y a le point de vue discret de celui qui a tout compris mais qui n’ose pas aborder les sujets qui fâchent…
Alors, aller aux Caraïbes pour parler des retraites, ça se mérite !
Les deux bateaux avaient donc fait le plein avec un tel programme.
Et le parcours de chaque bateau a été enregistré par les satellites américains (puisque les satellites européens…).
Cela paraît confus mais c’est plein d’enseignements.
On remarquera tout d’abord la superbe trajectoire de Caminar.
Quel était donc le marin à la barre ?
C’était le camarade Michel, un retraité, justement, ayant œuvré dans la voile durant sa carrière.
Et si l’on regarde de près le premier bord… de prés, on voit ceci :
Un cap au 230 pour un vent au 287,
ce qui nous fait un angle de 287-230 =57°, ce qui n’est pas mal du tout vu que l’on ne cherchait pas l’exploit et que, avec ce vent de force 3, on ne pouvait prétendre à mieux.
Voyons donc, dans les mêmes parages, le comportement de Potemkine, présentement barré par Fabien :
Nous avons un cap au 215 pour un vent au 287, ce qui nous fait un angle au vent de 287 – 215 = 72°… Nous sommes au bon plein, bien bon. Pouvait-on mieux faire ?
Pas vraiment, car le foc est usé, il a été recousu, son bord de chute n’est plus celui d’origine donc, si on le borde trop, il renvoie un filet d’air important sur la Grand-Voile qui, du coup, voit son écoulement dynamique de l’air très perturbé sur son premier tiers…
Fabien respire… Ce n’est point lui qui est en cause mais le matériel.
Mais,…
Demain mercredi, arrive un nouveau foc, tout neuf !
Tout cela pour dire que, afin d’attendre Potemkine qui met beaucoup de temps avant de lever l’ancre, Caminar est rapidement sorti de la conche et est allé faire un grand tour vers le milieu du lac.
Et, avec Francis et Michel, tout le monde passe à la barre,
pas question de grève parmi le personnel embarqué !
Le trajet enregistré est un peu plus tortueux, mais c’est une expérience unique mise à la portée des estivants des Oréades ! Sans équivalent en France, et toc.
L’entrée dans le lagon des Caraïbes sera l’œuvre des marins locaux. Il faut une certaine pratique sinon on peut laisser pas mal de matériel sur les hauts fonds d’alios.
Virer au bon moment, préparer l’ancre, éteindre le gps…
Une multitude de petites choses maintes fois répétées depuis des années et qui nécessitent la même attention que la première fois !
On peut poser pour la postérité sur ce tronc de pin abattu au cours de l’hiver 2005, lorsque l’eau du lac, un peu trop haute, vint lui enlever tout le sable autour de ses racines.
Autre cliché célèbre,
On n’y résiste guère.
C’est un des plus beaux panoramas des Landes, y’a pas photo.
Certes le niveau de l’eau a baissé de 14 cm depuis début juillet.
Peu à peu le lagon se vide, des îles apparaissent, les bateaux sont obligés de s’ancrer assez loin du rivage et, évidemment, les bateaux motorisés, eux, s’ancrent directement sur le passage !
Comme le colloque sur les retraites touche à sa fin, il faut envisager de quitter cet endroit paradisiaque.
Les deux bateaux suivront le même itinéraire,
Un grand bord de vent travers, virement au vent de face et on lâche en grand l’écoute de Grand-Voile afin de passer au vent portant.
C’est toujours un moment exceptionnel…
On peut tester sans problème la position dite du « marin couché »…
Rentrer calmement, au vent portant, vent de force 3, en attendant le soleil couchant,… au Clubeu Maide, on vous facture cela 150 € par personne !
Et au Clubeu en question, ils n’ont même pas des marins en mesure de faire la vigie à l’avant du bateau !