Eh oui, ce mardi 12 juillet était vraiment venté.
Depuis une semaine, nous étions dans la voile pépère et tout d’un coup il fallait se remettre au combat.
Ce n’était pas pour déplaire à nos collègues de Bretagne qui sont habitués au vent de force 4 et force 5. Ils ont un certaine réticence vis à vis de la température de l’eau… trop chaude à leur goût (à 26°, elle est encore trop froide pour nous).
Faisait également parti de cette expédition osée,…
… une famille de Niortais et qui dit Niort dit… la MAIF ! Et qui dit MAIF dit Marie Laure (juste derrière son mari), et qui dit Marie Laure dit : « Voilà la bonne personne qui va appuyer le dossier « Multimono » auprès de la dite Maif » !
J’suis sûr que Claude a tout compris.
Et derrière Marie Laure, se trouvent les deux Clémence !
Clémence la Niortaise, la soeur de Paul assis sur la glacière.
Et l’autre Clémence, c’est notre barreuse émérite qui, aujourd’hui a laissé la barre à son père afin que ce dernier se familiarise avec du vent un peu musclé.
Donc, pour l’instant, nous sommes 9 sur le bateau…
Comme le vent dépasse les 15 noeuds, nous avons pris deux ris. C’est écrit dans le règlement des AffMar.
Le bateau ne gite presque pas, les surventes n’angoissent personne. La vitesse est honorable sans plus… mais il nous faut faire de nombreux bords de près pour se sortir de la conche de Sanguinet.
Si l’on regarde de plus près, nous voyons que le vent vient du 272° et la trajectoire du bateau suit la direction 210°, ce qui nous donne un angle de 62° par rapport au vent réel. C’est beaucoup diront les marins qui n’ont jamais fait les mêmes mesures sur leur bateau.
Mais…
Il s’agit de l’angle entre « direction » du vent et « trajectoire ».
Si l’on regarde de plus près encore,
… on verra que le bateau suit un cap au 215°. Ce qui correspond à une angle de 272-215 = 57° par rapport au vent. En effet, la trajectoire tient compte des 5° de dérive.
Cette notion est expliquée sur une vidéo commise par moi-même, autrefois… Vous en trouverez une partie en suivant le lien suivant :
Bonne recherche !
Deux ris ou pas, il nous fallut éviter la flottille des optimists du Club de Voile qui semblait ne plus pouvoir s’arrêter !
D’où les petits bords que l’on voyait sur les cartes précédentes.
On remontait vaillamment au vent d’Ouest.
Plus on s’avance vers le large, plus les creux se creusent.
Les embruns passent par-dessus les bordés.
C’est toujours impressionnant.
Mais tout cela ne perturbait point notre barreur du jour, Philippe, le père de Clémence.
Jusqu’à ce que…
… après un bord difficile au vent travers, Philippe annonça comme d’habitude : « Parés à virer ? ».
Puis il lança la manoeuvre…
Et il disparut du bord !
Plus de barreur !
On ne voyait plus qu’un de ses talons qui s’accrochait au tableau arrière.
D’abord, tout le monde rit… puis tout le monde se ravisa.
Il fallait bien le tirer de là ! Surtout que Clémence nous affirma qu’elle avait juré à sa mère qu’elle le ramènerait entier et sec à la maison !
Les satellites américains nous donnent un aperçu du cocasse de la situation :
On aurait dû mettre le bateau « à la cape », comme l’indique le schéma, ce qui aurait conduit le pauvre Philippe à se trouver encore plus coincé entre le tableau arrière et le safran.
Comment s’en est-il tiré ?
Bien…
Un quart d’heure après, il était tout sec.
Cette mésaventure ne l’empêcha point de nous mener aux Caraïbes, comme un pro.
Si bien que nos amis Bretons et Niortais ont crû que c’était un coup monté destiné à impressionner les touristes. Seule, Clémence savait qu’il n’en était rien.
Donc, neuf au départ et toujours neuf à l’arrivée aux Caraïbes… désertes ce jour-là. Une arrivée canon comme on les aime.
Puis la photo du siècle et les histoires savantes sur l’histoire mouvementée des Landes, de l’âge du bronze jusqu’à la maudite loi du 19 juin 1857, celle qui rendit la plantation obligatoire, plantation de pins maritimes. Loi toujours en vigueur !
On expliquera tout cela en détails sur une autre page du site oreades-voile. Cela va faire grincer les échasses…
Puis vient l’épreuve du retour…
Un grand classique du vent travers et du Grand Largue…
La future phase de formation pour Clémence. La fameuse maîtrise des allures au portant avec le redoutable virement par vent arrière.
A bientôt.
Merci pour cette escapade réussie ⛵️ et dépaysante dans les règles de l’art au contact des éléments … et ce résumé complet et personnalisé. BRavo Alain aussi doué et passionné sur l’eau qu’avec un clavier d’ordinateur