Oréades Voile | Page 198

MARDI 4 OCTOBRE

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Ce mardi 4 octobre, avec un petit vent annoncé régulier pour la journée, on pensait pouvoir traverser le lac.
On ne savait pas que l’on allait atterrir en pays étranger !

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Un temps superbe pour cette journée d’automne, comme c’est le cas depuis plus de trois mois… Deux amis belges qui testent la voile après avoir testé le canoé indien.

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Et aujourd’hui, c’est l’épreuve du vent de face qui oblige à tirer des bords, du mieux que l’on peut :

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Il faut donc garder un angle de 50° par rapport au vent.
Le penon attaché au hauban se trouve donc parallèle à la voile :

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Et si l’on veut vraiment optimiser la force du vent, il faudra maintenir les deux bouts de laine horizontaux de part et d’autre du foc :

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Évidemment, c’est une fonction que maîtrise parfaitement la camarade Dominique, autrefois monitrice de voile quelque part en Atlantique…

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Et selon les conseils de Dominique (qui parle le flamand couramment), chacun va donc pouvoir se mesurer à la force du vent, ni trop en travers du vent, ni trop face au vent.

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C’est le moment de faire plaisir au roi des Belges. jts

C’était même la journée des belges. Ici, un Wallon chevauchant son jetski,

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… et là, probablement un bordelais trop chargé à l’arrière.

On arrive tout de même en vue de la plage de Peyroutas :

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Déserte comme il se doit en cette saison.
Un coup d’œil sur les constructions qui perdurent en Zone Naturelle Protégée :

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Avec leur port privé, ces « cabanes de résinier », d’abord « tolérées » dans la bande des 100 mètres (Loi Littoral), ont miraculeusement grandi !

Ce qui nous empêche point de s’échouer sur la plage dite de Peyroutas :

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Une bouée délimitant la bande de rive se trouve échouée sur un banc de sable.

Le niveau de l’eau a bien-sûr baissé. Nous sommes à la cote 20,50m soit 44 cm sous le niveau moyen officiel. Il faut donc marcher dans l’eau pour rejoindre le sable sec.

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Au fond, à droite, on aperçoit Caminar qui rentre d’un long voyage au sud du lac.
Au nord de la plage,

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… le bunker anti-migrants (canards) est toujours là. Mais il ne semble pas opérationnel… Gare à l’invasion !

Cette belle plage sauvage de Cazaux (commune de La Teste) est journellement fréquentée par de drôles d’engins :

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Des traces de roue (type quaquatre) sillonnent l’endroit.
On n’est pas habitué à ce genre d’usage dans les Landes.
Mais soudain, tout s’éclaire :

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Un panneau solidement ancré au sol prévient tout visiteur que icelui foulerait une « propriété privée » et que la dite propriété est réservée aux voitures des « riverains » !
Sacrément gonflés les riverains !
Qu’en pense le Maire de La Teste ?
Qu’en pense M. le Préfet de Gironde ?
On ne le saura jamais…
Cela ne nous empêche pas de partir à la recherche du petit chemin embroussaillé qui mène à l’étang du Gourcq (celui que l’on voit sur les cartes détaillées) :

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Toujours impressionnant ce petit lac mystérieux, ici photographié par Leen :

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Une zone naturelle remarquable qui doit faire l’objet d’âpres luttes pour la possession !

Il suffit pour s’en convaincre de superposer la carte des lieux et le cadastre :

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Reste à enquêter auprès du cadastre du La Teste pour connaître l’histoire de cette multitude de petits parcelles en bordure de lac, sans parler de l’étrange découpage du petit lac.

Caminar vint donc s’échouer sur les bancs de sable à l’entrée de la plage :

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… juste avant le grand retour qui s’annonçait sur un seul bord avec les récits habituels sur  la taille des brochets que l’on peut pêcher dans le lac.

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Un grand retour avec Caminar en point de mire…

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Mais que l’on ne put jamais rattraper…

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dimanche 2 octobre

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Et oui, dans les Landes, l’été n’en finit pas !
Et même que ce dimanche 2 octobre, la météo n’envisageait du vent qu’à partir de 16 heures. Cela permet de se reposer avant le départ.
4 à 5 nœuds de vent, c’est tout juste suffisant pour une promenade dominicale. Les grands sportifs préfèreront rester devant la télé.
Potemkine partit donc vers 15h 30…

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Une superbe lumière d’automne, un lac à peine troublé par un vent d’Est de 5 à 6 nœuds. Ainsi, on peut voir la trace du bateau sur plus d’un kilomètre !

Un départ au vent portant que l’on marquera en vert sur la carte :

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En 30 mn, on atteint ainsi les premières bouées du « périmètre de sécurité », soit 4 km environ de parcours.

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C’est la période de l’année que choisissent certains bateaux étranges pour s’essayer à la navigation comme ici un trimaran familial.
Depuis quelques jours, on peut voir un dériveur intégral qui s’essaie dans le petit vent :

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Et évidemment, les habitués du cata Tornado qui apprécient le petit temps :

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Il serait donc risqué de traverser le lac entier avec ce type de  vent. Donc, il faut savoir faire demi-tour au bon moment. Il faudra le double de temps pour rentrer face au vent.

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On passe donc au vent de face avec une erreur assez fréquente : voiles bordées au prés serré mais « braquage » du bateau au vent travers… Certes le bateau avance mais au tiers de la vitesse attendue.  La position des penons indiquent un vent travers alors que les voiles ne correspondent pas à cette allure.
Le bateau patine, le barreur s’interroge…
Il suffit de faire lofer le bateau, l’écoulement dynamique de l’air peut alors produire son effet, c’est parti pour une série de bords au prés serré.

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Le « toucher » de barre fera le reste. On peut s’exercer à rester à 45° du vent et donc faire des virements à 45+45 soit 90°, comme pour la coupe de l’América.

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Les penons en bord de chute de la grand-voile témoignent du bon écoulement de l’air de chaque côté de la toile.

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Malgré un vent faible (4 nœuds), on peut ramener la bôme dans l’axe central du navire… sans trop aplatir la voile. La place du barreur et de l’équipier influe sur la bonne assiette du bateau, très légèrement gité, sans plus.

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C’est la période des tueurs de carpes, ceux qui campent illégalement sur les îles et qui n’hésitent pas à planter des pieux qui raguent le long des coques ! Faut quand même avoir développé une sacrée pulsion mortifère pour en arriver à de telles pratiques.

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Arrivée au corps mort, juste avant le passage au calme plat.
Le soleil couchant enflamme les roseaux.
C’est autre chose que le port d’Arcachon.

Et pour le mardi 4 octobre, que nous réserve la météo ?

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Du force 3 venant du Sud-Ouest.
Si le trafic aérien le permet, les bateaux pourront se lancer dans la grande traversée.




 

vendredi 30 septembre

Après un été vraiment superbe et un début d’automne très favorable à la navigation, arrive le 30 septembre, ce dernier jour de ce mois d’après-saison, comme on dit dans le tourisme.
La météo prévoyait un petit vent de 4 à 6 nœuds venant de Nord-Ouest. Avec les petits vents, il faut se méfier, ils peuvent passer au niveau zéro et vous obliger à sortir les rames.

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Les bateaux n’étaient pas surchargés. Pas besoin de prendre un ris, pas d’impératifs horaires, on pouvait même en profiter pour laver le pont.

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Francis, toujours à contre-gîte, ajustait son allure de près pour suivre Potemkine. Le vent était effectivement au Nord-Ouest et d’une régularité excellente. Pas de survente, peu de variation de direction. Du vent comme on en rêve parfois. On pouvait donc se livrer à un exercice subtil :  fabriquer le meilleur vent apparent possible en jouant sur le cap, la position des voiles, le creux des voiles, la place du lest sur le bateau etc…

Coup d’œil sur cette trace face au vent :

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C’est une trace très rare ! Une trace qui mérite quelques explications.

Quel était l’angle de progression du bateau par rapport au vent ?

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Cap du bateau : 255°
Direction du vent réel : 302°
Soit un angle de 302 – 245 = 47° par rapport au vent.
Presque l’angle idéal de 45°.

Donc, si l’on vire de bord correctement, on devrait trouver un angle de 47° + 47° = 94°. Évidemment, on va s’appliquer pour ce virement, en mettant à l’épreuve les méthodes préconisées dans les formations et… que l’on n’applique que très rarement.
Alors, avant le virement, on borde au maximum, on gagne en vitesse et on va aider le bateau à virer avec une bonne « bascule » du lest (vivant) sur le bateau…
Résultat ?

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On a viré avec un angle de 83° ! Record à battre ?
Probablement pas. Mais il faudra travailler cet aspect de la navigation lorsque le vent sera à force 3 et force 4. De même, il faudra travailler le « creux » de la grand-voile dans les petits temps, ainsi que l’influence de la position de l’encornat…

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… qui pourrait se montrer plus mobile autour du mât. A voir…

Et c’est à ce moment-là des réflexions que surgirent nos deux camarades plongeurs du CRESS :

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Pierre et Michel se sont-ils reconvertis dans la contrebande des bouées jaunes ? Non… ce jour, ils avaient pour mission d’aller reconnaître, sous l’eau, un gros objet métallique soupçonné d’être un réservoir de carburant largué par un avion…
Une occasion de filmer les bancs de perches dans les grandes profondeurs et de photographier Potemkine…

naviguant au près en direction de la bouée n° 50.
Et une fois arrivé à la bouée 50, il était temps de faire demi-tour.

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Après un petit passage au vent travers, il s’avéra plus intéressant de remonter dans la direction Nord avec un nouveau bord de près, jusqu’à la limite de la bande dite « secret défense ».
Et donc après cette remontée face à un vent de force 2 ayant adonné quelque peu, on pouvait passer au vent arrière en ouvrant largement les voiles. Genre de manœuvre simple dont on ne parle que rarement :

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Le vent portant, de force 2, ne permet pas des vitesses affriolantes. On peut alors sortir genaker ou spi. Présentement ce sera le genaker.

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Bien-sûr, si l’on veut que le genaker soit utile, il faut prendre un cap qui permette de le maintenir gonflé. S’ensuit donc une navigation avec des virements de bord par vent arrière.

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Foc et genaker se partagent le vent disponible. Il peut être judicieux, parfois, d’affaler le foc et de laisser le genaker seul avec le vent arrière. Sur multimono, le rôle moteur dominant est assuré par la grand-voile.
Il faudra tester le spi dans les mêmes conditions de vent (faible).
En tout cas, ce jour, la vitesse la plus performante est atteinte lorsqu’on approche de l’arrivée, durant un bref passage sur une allure de vent travers, juste avant d’être obligé d’affaler les voiles d’avant pour permettre la capture de la bouée de corps mort.

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A 6 nœuds de vitesse sur un lac calme, il n’y a plus qu’à se faire discret au fond du bateau. Ce sont des moments qu’il faut savoir apprécier…

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Ce n’est peut-être pas ce que pensent les marins sur Tornados, habitués à plus de vent et de vitesse.

Pour ceux qui ont une bonne connexion :

 




 

Fin septembre

Patience… Les grandes expéditions d’automne vont bientôt commencer. Pour l’instant, vu la météo exceptionnellement bonne et calme, tout le monde profite du petit vent pour faire des petites sorties…

 

Il y eut aussi quelques journées ventée, notamment celle du 29 septembre. Caminar dut appareiller avec deux ris dans la grand voile.

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Avec Francis et Jacques, des marins venus tout spécialement de La Réunion et de Gujan Mestras.

Au large des Caraïbes, l’équipage largua un ris.

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Une traversée complète jusqu’aux Hautes-Rives de Biscarrosse.
Au retour, le vent s’étant affaibli, toute la grand voile fut envoyée.
C’était donc une navigation avec « la voile du temps ».

Météo prévue pour le dernier jour de septembre :

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Bonne température. Vent du Sud passant à l’Ouest puis au Nord-Ouest, avec quelques rafales de 13 nœuds.

Il faudra donc s’adapter…




 

Navigation de début d’automne…

Suite a des perturbations électro-magnétiques, le wifi local s’est ralenti au point de ne plus pouvoir alimenter oreades-voile.fr.
Mais tout a été réparé. On va résumer les infos de cette semaine.

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La météo fut très favorable pour des sorties promenades exceptionnelles. Ce mercredi 21 septembre, par exemple, le vent se stabilisa autour des 8 nœuds, sous un soleil à faire pâlir de jalousie un corse de Cisco.

C’est sous ce soleil et ce vent stabilisé que Dominique entama sa saison automnale de navigation. Un parcours d’école :

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Avec un vent régulier de force 3, Caminar avait embarqué deux stagiaires, une pour l’écoute rouge, une pour l’écoute verte.

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Et il ne s’agissait pas de tresser du cordage.

Puis vient ce jour où un seul bateau navigua, faute de volontaires…

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C’était le premier jour d’automne et le dernier jour de l’été.
Un vent hésitant, au départ. Tantôt venant du Nord-Est, tantôt de Nord-Ouest. La lutte ancestrale entre le vent venant des terres et le vent de la mer…

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Vraiment un temps superbe au-dessus du grand lagon des aigrettes :

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Pas besoin de s’interroger sur les règles de priorité entre navires…
Caminar était le seul présent sur le lac !
Le seul ?
Pas tout à fait…

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Un étrange voilier aux couleurs fluorescentes se trouva sur notre route ! Quel est donc cet étrange bateau ?  Voile lattée en fibre carbone, voile à corne comme un catamaran, coque profilée comme un bateau traditionnel… On n’a jamais vu un tel bateau à Sanguinet.
On n’a pas pu rattraper le vaisseau. Il se déplaçait aussi vite que le multimono. Mystère…

Donc, on abandonna la course poursuite pour se concentrer sur le repérage des nouvelles bouées du périmètre de sécurité récemment posées par la BA 120.

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On retrouvera ces emplacements sur les cartes à venir.
Travail harassant qui méritait bien une halte au bar du camping La Rive !

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Hélas, la plage du camping La Rive***** était déserte et le dit camping fermé jusqu’au mois d’avril 2017 !

Restait plus qu’à remonter le long de cette cote Est, très sauvage et heureusement désertée par le tourisme :

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On suit la cote à 1 km de distance, en limite des hauts fonds.
Le télé objectif permet toutefois de percer quelques lieux secrets.

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Une chasse au canard en version pyramide incas.

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Une autre « tonne » de chasse au canard, complètement illégale, version maison de campagne au bord de l’eau avec parking pour les voitures de ces messieurs dames…

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Enfin, la « tonne traditionnelle », modeste et bien cachée…

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Soudain, un Illuminati surgissant dans l’objectif, imperturbable…

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Et une colonie de cygnes ! Avec au premier plan, le couple légendaire du lac et toute la descendance à l’arrière plan.

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Pas loin de la « plage des ânes », une nouvelle vache landaise et son veau.

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Et dans la baie des Oréades, Potemkine, resté au repos ce jour…
De belles journées de navigation.
Ils sont nombreux les amateurs de navigation qui manquent ces belles journées. Il va falloir faire quelque chose…




 

DIMANCHE 18 SEPTEMBRE

Nous voici donc dans les jours un peu plus ventés de la fin septembre.
Les grandes traversées vont reprendre tout et autant que le vent se lève au moins vers les 11 heures du matin !
C’était ce que prévoyaient les camarades de WindFinder :

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Vers les 11heures, nous pouvions espérer un petit vent de 3 nœuds avec des rafales à 10 nœuds, sur un vent de Nord-Nord-Ouest.
A 11 heures pile, on larguait les amarres et… effectivement, le vent se leva !

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Vu la direction du vent, on pouvait espérer rejoindre l’autre rive sur un seul bord. L’autre rive en question, c’est la plage historique de Laouga, in Cazaux, avec ses deux « restaurants » cabanisés.
Le vent se stabilisa autour de force 3.

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Pour ne point rater l’heure du repas, il fallait gagner du temps. Donc, 1ère hypothèse : hisser une troisième voile… Hélas, on va plus vite mais on perd trop de cap.

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Le yankee se dévente aux allures du prés…
Donc, 2ème hypothèse pour aller plus vite : alléger le bateau, c’est-à-dire, vider l’eau des ballasts…

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Fausse bonne idée… Totalement déballasté, le bateau gite trop et donc perd de la vitesse. Alors on en profite pour remplir automatiquement les ballasts. Temps de remplissage : 10 mn. Bon à savoir…

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Laouga-plage est en vue. Durée de la traversée : 50 mn ! Un record.
Et cette plage de Cazaux (abusivement située en Gironde) réserve bien des surprises pour des Landais habitués à respecter les règlements et les usages ancestraux.
D’abord,…

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Wouah ! Des Burkinis !
On n’ose plus descendre du bateau.
Et, O surprise,…
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Des burkinis pour homme ! Décidément…

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On amarre le bateau en dehors du périmètre de la plage. On ne se mélange pas avec ces malotrus qui mettent leurs hélices au milieu des baigneurs…

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Repas au restaurant cabanesque de Laouga, construction sommaire dans la bande de rive des 100 m où toute construction est radicalement interdite depuis 1976… Mais, c’est la  Gironde… alors.
Menus identiques à toutes les installations de ce genre. Disons, pour faire court, que les canards, les saumons d’élevage et les champs de patates paient un lourd tribu à ces agapes de fin de saison.

Coup d’œil sur le trajet de cette matinée :

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Il est assez rare de rejoindre l’autre rive sur un seul bord…
En sera-t-il de même pour le retour ?

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Et pourquoi pas.
Mais ce retour fut l’occasion de surprendre des choses originales.

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Voici notre premier « papillon » (en anglais : moth). Est-ce vraiment un bateau ? Il a une voile, un flotteur central en guise de coque, deux « ailes » comme sur un multimono. Il « flotte » au-dessus de l’eau, comme un skite surf. Le « foil » fait donc remonter l’engin hors de l’eau. Un engin qui va bien plus vite que le vent réel, deux fois plus vite que le vent !

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A l’arrêt, le bateau ne tient pas l’équilibre, il dessale d’un côté ou de l’autre.  Très léger, il se porte d’une seule main.
il s’agit probablement d’une invention australienne ou néozélandaise. Invention récente. Chaque année, les modèles évoluent.  Les mouvements les plus difficiles à maîtriser sont les élévations soudaines… et les enfournements tout aussi soudain.
Dans ce cas, le pilote se retrouve projeté dans les eaux.

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Commencent alors des manœuvres épuisantes pour remonter « à bord ». Mais pas question de se croire sur une coque. Soit l’engin repart, soit il bascule sur l’autre côté…

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Ce n’est pas un sport pour retraité…

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En voilà un qui se croit sauvé, alors que…

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L’engin repart aussitôt et il faut s’accrocher où l’on peut, garder la barre à la main…

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Et c’est reparti pour un tour. Jusqu’au prochain plongeon.
Jusqu’à ce jour, ce sont les engins les plus rapides que l’on ait vus sur le lac de Sanguinet. On raconte même que ces engins peuvent naviguer… sans vent ! Il suffit de se faire remorquer au départ par un bateau à moteur. Se crée alors un « vent apparent » que la voile va entretenir sans que le « fardage » (la résistance de l’eau) n’en vienne à bout. Ça reste à voir.

Sur le chemin du retour, nous rencontrons une base flottante bien mystérieuse :

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Certains disent qu’il s’agit d’un repère placé là pour l’arrivée prochaine des illuminati ! Manquait plus que ceux-là.

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Durant le retour, plein vent arrière, on a élaboré une méthode de lutte préventive contre les illuminati… On ne peut en dire plus, pour l’instant.




 

LUNDI 12 SEPTEMBRE

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Ce devait être une après-midi super ventée, dans le genre force 4 ou 5 et, finalement, il fallut se contenter de 4 ou 5 nœuds seulement, même pas du force 3. Les algorithmes météo se sont trompés…
Cela donna une chance au…

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… camarade Jean Michel qui, colonne vertébrale oblige, n’avait pas navigué depuis deux mois (un exploit). Ça tombe bien, on va en profiter pour faire des relevés et des photos techniques pouvant illustrer concrètement certaines expressions couramment utilisées dans la marine à voile et couramment mal définies et donc interprétées différemment par les uns et par les autres.

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Par exemple : qu’indiquent exactement les penons attachés aux haubans, à la hauteur du mât ? La direction du vent ?… La direction du « vent apparent » ?…

Imaginons que le bateau soit à l’arrêt, dans une direction Nord-Sud et que le vent lui parvienne sur tribord selon un angle de 45° :

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Le penon (ici en bleu) indiquerait le Vent Réel (parfois appelé « vent surface »). Il formerait un angle de 45° avec l’axe du bateau.

Imaginons maintenant qu’il n’y ait pas du tout de Vent Réel et que le voilier soit remorqué dans la direction Sud-Nord.

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Si l’on était sur le bateau, on ressentirait un « vent » comme cela peut se ressentir lorsque l’on pédale à bicyclette. Ce déplacement dans l’air va donc créer comme un vent… que l’on va appeler « Vent Vitesse ».

Revenons sur notre voilier à l’arrêt avec du vent réel à 45°.
Si les voiles sont placées comme sur le schéma, tout le monde sait que le bateau va avancer, dans la direction Sud-Nord…
Et donc, le bateau va créer son propre Vent Vitesse !
Mais, ce n’est  pas tout…

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Vent Réel et Vent Vitesse vont « fusionner » pour donner une direction de vent médiane, grosso modo correspondant à la bissectrice de l’angle formé par les deux directions. Il s’agit alors du Vent Apparent… vu que c’est celui que l’on voit effectivement.
Évidemment, le vent qui est à l’origine du déplacement est bien le Vent Réel, mais le seul que l’on verra apparaître sur le bateau est donc le Vent Apparent, et… il faudra faire avec !

La direction du Vent Apparent est la source d’information n°1. La position des voiles par rapport à ce vent est l’info n° 2.

Et, ce jour se rajouta une troisième information !

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Les canadairs rouges et jaunes survolèrent Potemkine… Direction la région de Mios d’où s’élevait en effet un gros nuage de fumée…

Au large des Caraïbes, les deux canadairs écopaient des mètres cubes d’eau par rotation, toutes les 10 mn, non stop tout l’après-midi.
Caminar, sur place depuis un moment, contrôlait la manœuvre.

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En cette saison, il n’y a plus beaucoup de voiliers sur l’eau pour servir de repères aux canadairs…

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L’écopage s’effectue en quelques secondes…

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Un avion derrière l’autre… Impressionnant.

Puis, re-décollage, moteurs à fond !

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Trois heures de va et vient… avec des conditions météo très favorables pour ce genre de manœuvres.
Les prévisions météo pour ce jour du 12 septembre n’ont pas été appliquées par la météo réelle :

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Avec ce petit vent de Nord-Ouest, il faut se méfier de la panne complète pouvant survenir vers les 17 heures. Donc, prudence, au bout d’un moment, faut penser au retour…

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Il sera même nécessaire de ressortir le genaker…

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… lequel genaker reste actif tant que le bateau reste sur une allure de vent travers et largue.
Au grand largue, le foc devra être affalé,

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sinon, il dévente trop le genaker et celui-ci n’a plus de portance suffisante pour être efficace.

Cette journée termine donc une longue période marquée par un ensoleillement record et une sécheresse record.
Demain mardi 13, la pluie devrait arriver.




 

DIMANCHE 11 SEPTEMBRE

Depuis plusieurs jours, nous sommes au régime du petit vent.
Aujourd’hui, petit vent d’Est, celui qui ne va pas très loin sur le lac.

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De 3 à 6 nœuds, prévoit la météo nautique.
C’est suffisant pour faire un petit tour d’une heure.

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Heureusement, Potemkine n’est pas très chargé aujourd’hui.
Il va donc pouvoir composer avec le moindre souffle d’air.
Au départ, c’est donc du vent portant…

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Le vent d’Est, dans la conche, subit des variations de direction allant de Sud à l’Est :

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Cela nous donne une trajectoire sinueuse.
Vers la sortie de la conche, ce vent d’Est disparait… Les masses d’air océaniques font barrage. Le lac n’y est même pas ridé.
Il faut se résigner à revenir vers le point de départ, au près, en faisant au mieux pour garder son vent apparent…

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Malgré un vent très faible (force 1 à force 2), avec un bateau pas trop lesté, on peut jouer à se fabriquer un vent apparent et donc se permettre des angles au vent de 45° et des virements à 90°.
Mais, alors que tout est calme, une risée à force 3 peut vous obliger à changer de cap :

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Comme le bateau a été allégé au maximum, cette risée est suffisante pour vous envoyer le flotteur sous le vent… sous l’eau. Tout ça pour faire un peu de spectacle en croisant Caminar qui part à ce moment-là,. Il s’agit d’assurer la permanence des multimonos sur le lac.

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Surprise à l’arrivée sur la plage…

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Certes, ce n’est pas la foule des grands jours du mois d’août, juste le tourisme local. Ceux qui sont « chez eux », sentiment dont se prévalent certains se conduisant comme des idiots ou des porcs.
Et parmi ces touristes locaux, un jeune couple installé confortablement dans l’annexe amarrée au corps mort. Je ne sais à quoi ils étaient occupés, mais ils ne sont même pas aperçus qu’un voilier venait de les percuter (à vitesse réduite) !
« Ah ! bon… il faut qu’on s’en aille ?… »




 

JEUDI 8 SEPTEMBRE

Après la journée des Bretons,
ce fut la journée des Normands !
Les vrais, les authentiques descendants des Vikings, du moins si l’on en croit les livres d’histoire des années cinquante (car depuis, la belle histoire s’est trouvée chamboulée par les études scientifiques croisant les analyses ADN et l’histoire des migrations !).

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Parmi les anciens normands, nous avons Francis. Au premier plan, Xavier du havre, Jean Marie, normand d’adoption récente et un étranger qui n’est pour rien à la Normandie puisqu’il s’agit d’un Montaubannais, Jérémy.

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Pour sa seconde sortie du siècle sur drakkar multimono, se trouve donc Michel, le havrais de souche et de branchage, sa femme Béatrice que l’on soupçonne d’avoir des antécédents bretons, puis Muriel, havraise depuis bientôt 50 ans et Marjorie, l’autre Montaubannaise qui vient à Sanguinet depuis plusieurs années.
Et dire que nos Montaubannais ne connaissent point la célèbre chanson écrite à la gloire des équipes de rrruuuby de Montauban et de Perpignan… (trop jeunes).
Nous allons donc réparer cette lacune :

Après cet intermède musical, il fallut trouver un volontaire pour s’essayer à la barre. Le vent était plutôt moyen, du bon force 3, juste ce qu’il faut pour emmener à bonne allure 9 personnes sur multimono.
C’est donc Michel qui fut le premier volontaire…

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Ah… c’est plus difficile que de piloter le France !
Michel ne scrute pas les astres mais surveille l’hélicoptère qui surveille le plan d’eau !
Et tout à coup…

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… une rafale d’arme lourde fit jaillir des gerbes d’eau, de l’autre côté du lac, en face des plages de Cazaux. Les tirs ne provenaient pas de l’hélicoptère mais des avions d’entraînement de la base de Cazaux. D’habitude, ils tirent sur des cibles au sol. La forêt est bien trop sèche pour supporter sans brûler du plomb surchauffé. Alors, on tire dans l’eau, quitte à mettre le feu au lac.

Évidemment, nos amis de la « Sécurité  nautique » vinrent rappeler quelques conseils :

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Il fallait donc suivre l’alignement des bouées jaunes, du moins quand on les voit.
C’est Jérémy de Montauban qui s’affronta à la délicate manœuvre…

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… et il la réussit parfaitement, comme on pourra le vérifier sur les relevés gps opérés par Jean Marie :

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Surprise ! Pour cette sortie, on est obligé de déployer la carte entière du lac de Sanguinet ! Un grand voyage que l’on ne fait que trop rarement pendant l’été (les jeunes enfants risqueraient se lasser).
Il y eut d’abord des allures de « prés », puis un très long bord au « vent travers ». C’est sur ces bords que s’illustrèrent Michel, Jérémy et… Béatrice !

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Ah… Il y eut quelques embardées mais dans l’ensemble, le cap fut maintenu. Si bien que, en ouvrant d’avantage les voiles et en passant par une allure plus portante, on pouvait entrer dans la célèbre conche d’Ispe !

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Là, on retrouvait un peu de vent de face. On s’échoua sur un banc de sable et on arriva donc en face du restaurant  « La Caravelle », désert…

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Désert également le port du Yacht Club de Ispe… Le grand calme.
De quoi entamer le retour sans regret.
A la sortie de la conche d’Ispe, on retrouve le bon vent de Nord-Ouest, bon force 3 que l’on va affronter « vent travers ».

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Bonne allure. La température s’est rafraîchie. Elle est descendue à 22°, rendez-vous compte. Faut sortir les doudounes. Et un Normand ne sort jamais sans sa doudoune !

Un grand bord au vent travers, largement commenté par l’équipage.

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Il fallut quand même s’écarter de la côte car la dérive frottait sur le sable. Il y eut donc un petit passage au « pré » avec virement de bord etc… Les virements de bord avec du vent et un bon clapot, ça met de l’ambiance sur le navire. Même Marjorie ne redoutait plus la manœuvre.
On profitera de cette carte pour montrer que les penons attachés aux haubans n’indiquent pas la direction du vent… réel, mais la direction du vent « apparent » (la résultante entre vent réel et vent vitesse).

L’auteur de ce long bord au vent travers est donc le havrais Xavier.

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Il a dû s’entraîner à la maison avant de venir naviguer !

Normands, Montaubannais et Ysonais décidèrent donc de se faire déposer sur une île déserte :

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Ils espèrent obtenir l’asile climatique auprès des autorités municipales !